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Innommables I

Action: enregistrement d'une performance chorégraphique au bord du canal saint martin,

 

Paris 10eme, le 14 février 2009.

Mise en scène et chorégraphie: Biño Sauitzvy

Création, chorégraphie et interprétation: Fabiola Biasoli, Luciana Dariano, Magali Gaudou et Omid Hashemi.

 

Photo: Lucile Adam

Prise de vue et montage vidéo: Lika Guillemot

INNOMMABLES I

 


Ce projet part de la polyphonie de voix qui constituent l’identité individuelle.

 


«C’est toujours un autre qui parle, puisque les mots ne m’ont pas attendu et qu’il n’y a pas de langues qu'étrangères. L’autre et moi sont les mêmes personnages, la même langue étrangère morte. Des limites immanentes qui ne cessent de se déplacer, hiatus, trou ou déchirure. Une image qui arrive mal à se dégager d’une image souvenir. La cruauté des voix ne cesse de nous transpercer de souvenirs insupportables, d’histoires absurdes ou de compagnies indésirables.»
S. Beckett

 


Innommables est un projet construit à partir d’une recherche basée sur la performance autobiographique. Cette création, entre la danse, le théâtre et le live art, autour du corps comme une boîte de résonance est nourrie d’histoires intimes et héritées. La performance, enchevêtrement de récits introspectifs, est créé dans et à travers les répétitions, dans un système empirique, basé sur la pratique et l’expérimentation du corps.
Ce travail induit une forme d’autofiction, avec la création d’un «non personnage», comme un autre soi, son double scénique, son alter ego. Dans l’idée que la mise en forme d’un événement passé, d’un souvenir, dans le présent n’est pas une reproduction de cette réalité mais un simulacre. Le processus de fabrication à travers l’utilisation de la mémoire revient à fabriquer du faux avec le réel, impliquant un constant balancement entre la réalité et la fiction.

 


«L’individu acquiert un véritable nom propre à l’issue du plus sévère exercice de dépersonnalisation, quand il s’ouvre aux multiplicités qui le traverse de part en part, aux intensités qui le parcourent.»
G. DELEUZE

 


Notre corps comme notre langage est un héritage. Le corps est comme parlé, dansé, traversé, habité par des images, des mouvements qui appartiennent à d’autres. Le corps comme une caisse de résonance, un écho à ces images du passé subies ou désirées. Ce langage physique n’est qu’une pluralité d’images, de mouvements et de sensations, et c’est la rencontre, l’entrechoquement de cette multiplicité qui créent sa spécificité, son identité…
L'acte performatif ici est un résultat d'une réflexion sur la condition actuelle de l'artiste, sur la vie comme synonyme d'art, ainsi que sur le marché de la consommation d'art. L'artiste ne peut être politique que à travers son art. L'acte artistique est toujours un acte politique. Aujourd'hui nous reprenons la rue comme une réponse et une issue à l'actualité dans laquelle nous sommes insérés. La performance est alors une réponse à une réalité qui est exclusive. L'art que nous défendons est une nécessité, une condition essentielle pour survivre et pour la santé mentale. Pendant des mois nous prendrons les rues de Paris pour enregistrer les différentes étapes de création d'un objet chorégraphique. Un invité nous servira de spectateur, ainsi que tous les passants y retrouvés par le hasard, à qui nous offrirons des fragments d'une composition chorégraphique.

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